Oran- News, Le Blog de Hakim

La vision futuriste du wali d’Oran pour la modernisation de la ville d’Oran
Entre rêve et réalité

Décidément, le nouveau et désormais actuel wali d’Oran, Abdelmalek Boudiaf ne
rate aucune occasion pour exposer sa vision de la modernisation de la  deuxième
capitale du pays qu’il voit comme une  grande métropole occidentale et il en
fait même son dada. S’exprimant sur les ondes de radio-Oran avant-hier, il dira
qu’il peut se borner à gérer les PCD et les PSD  et faire marcher les choses
tranquillement mais qu’il est venu avec un projet qualifié de grandiose de par
les idées qu’il compte concrétiser qui changera, selon lui, radicalement le
visage d’Oran et pour ce faire  « il n’hésitera pas à menacer de défoncer toutes
les  entraves et barrières qui pourraient se dresser sur son chemin pour le 
mener à bon port ». Il rappellera qu’Oran a tous les atouts pour être hissée au
rang de métropole méditerranéenne qu’il comparera à une perle qu’il faut juste
dépoussiérer pour la rendre encore plus belle. Il se lance même le défi de
recevoir quatre millions de visiteurs pour la prochaine  saison estivale dans
des conditions optimales. Sa façon de voir les choses diffère de beaucoup de
celles de ses prédécesseurs allant jusqu’à prévoir l’éradication totale du vieux
quartier «  Ed-Derb » qui tombe en ruine et déplacer ses habitants pour y
construire des buildings futuriste signés, c'est-à-dire portant la griffe de
grands architectes internationaux. Le rasage de Souk El Kettane, de la friperie
ou encore les halles centrales de cité petit, est aussi prévu dans son
programme  de modernisation  et là aussi, il compte réaliser de grands projets
qui iront avec le rang et la stature d’Oran. Sa conception englobe également la
création de grands pôles et les sites sont déjà ciblés. Ils se situent du coté 
de Tlélat, des terres agricoles improductives prés du futur marché de gros d’El
Kerma et sur la nationale 11 prés d’Arzew. Il signalera qu’il a déjà un tableau
de bord et que le diagnostic est fait, lui permettant de ce fait, d’avoir une
vision claire de la situation. Il semble que M. Boudiaf veut bouleverser
l’ordre  établi et qui a toujours été celui d’Oran. Il bousculera ses
collaborateurs leur imposant un rythme de travail que beaucoup, et certains nous
l’ont dit, n’arrivent pas à suivre et qu’il estime comme la seule façon de
faire, à même de concrétiser ce que d’aucuns qualifient de rêve. Et la réalité
du terrain dans tout ça. Elle n’est pas tout à fait reluisante, il faut le dire
et les mentalités et comportements ajoutés aux désagréments que subissent les
citoyens ne sont pas fait pour lui faciliter les choses. L’insalubrité ambiante,
des services publics lamentables, une circulation infernale, l’occupation
illicite de l’espace public, une prédation et dilapidation du foncier ainsi
qu’un incivisme criard entraveront, à coup sur, cette belle vision si des
mesures coercitives pour ne pas dire répressives ne sont pas prises contre les
comportements négatifs. On ne peut faire dans la dentelle quand on porte un tel
projet et vouloir le concrétiser, de surcoit. Questionné par Ouest Tribune sur
le transfert du marché de la rue de la bastille vers la cave de l’ex-ONCV à St
Pierre et là beaucoup l’attendent pour tester le respect de ses engagements,
qu’il dit devoir tenir, il indiquera que la délocalisation se fera dans les
jours  à venir  pour en faire une rue piétonne révélant qu’il est au courant de
la résistance pilotée par des perturbateurs, appelant les commerçants à ne pas
les suivre, promettant un site d’accueil convenable pour leur activités. La
problématique du logement   a également été au centre des interventions du wali
qui annoncera la fin du cauchemar pour l’année 2013, sans pour autant avancer
une date précise pour la distribution des 1800 unités prêtes à la livraison. La
question du vieux bâti a été aussi abordée et 51 milliards financeront la
réhabilitation des immeubles de Sidi Lahouari, alors que toutes les cités de la
ville seront prises en charge par la direction de l’urbanisme à partir de mars
prochain. Pour ce qui est de la circulation infernale qui étrangle
l’agglomération intra-muros et qui constitue un autre défi à relever, l’invité
d’El Bahia n’a pas préconisé de solution immédiate si ce n’est une des causes
signalée par Ouest Tribune qu’est l’occupation de l’espace public et de la
chaussée et pour la quelle il prévoit des mesures sévères à l’encontre des
contrevenants. Il est à signaler, par ailleurs, que M. Boudiaf  a une aversion 
pour le mot mafia qu’il considère comme relevant de l’imagination de certains et
il ne croit pas si bien dire puisque s’agissant d’associations de malfaiteurs en
désignant tous ceux qui marcheraient au contraire de la marche du développement
de la ville. Il s ’agit d’un vaste programme que veut initier le wali d’Oran
mais trouvera toute l’aide voulue pour mener à bien son projet avec des
collaborateurs qui n’ont pas l’habitude du rythme effréné qui leur est imposé ?
Les prochains mois nous édifieront quant à la faisabilité d’une telle vision.

Hakim.Ghali